mercredi, septembre 07, 2005

Canard à voile : jour 0

Le 12 mai 2004, Jour 0 :

Ils sont donc partis sur le voilier (mais probablement à moteur) pour le détroit de Canso où je dois les rejoindre (en char) pour prendre la relève du proprio et de l’amie qui doivent s’en retourner vers Montréal à leurs occupations quotidiennes. En char.

L’objectif est de convoyer ce voilier à Saint-Martin, 1600 milles marins de Canso. (1 mille marin = 1,825 km)
J’ai pris la route tôt ce matin, à 05h30. La route est monotone, j'ai 900 km à faire. Je prends tout de même quelques photos dans la vallée de la Matapédia.

Quelques photos aussi du Québec, vu du Nouveau-Brunswick, puisque je vais quitter ma mère patrie pour quelques semaines, snif, snif.

Bref, quelques pauses-pipi et pauses-fuel, en combinant les deux si possible pour gagner du temps, et enfin je suis arrivée à Canso vers 15h.

Je suis la première arrivée, le voilier est arrivé vers 16h15 dans l’écluse. Une fausse manoeuvre les amène de travers à l'écluse et dos à la sortie. Le moteur a calé juste au mauvais moment. Il faut reprocéder au renversement de direction, avec la largeur de l'écluse égale à la longueur du bateau.Nous procédons à l’échange de bagages sur le quai, pendant que l’écluse se vide. L'amie débarque et m'accompagne en char pour aller faire des courses de dernière minute au Sobeys local de Port Hawksbury, à 10 km de Canso. Elle ne va pas faire le voyage avec nous, mais je préfère faire les dernières courses avec elle plutôt qu’avec les mangeurs de chips. Ceux-ci quittent l'écluse pour se rendre au quai gouvernemental de Port Hawksbury.
Nous réussissons à remplir nos réservoirs de fuel en faisant venir un camion citerne, mais nous ne pouvons faire le plein d’eau douce. Tant pis, nous nous débrouillerons avec ce qui nous reste dans les réservoirs. On puera, c’est tout. Nous avons de l’eau potable en masse et tout de même, en se rationnant, une quantité d’eau douce raisonnable.

Nous faisons un petit souper d’adieu à bord pour le proprio et l’amie, arrosé de vin (nous avons arrosé le souper, pas l’amie). Ils reprennent la route le soir même.


La nouvelle équipe fait connaissance. Enfin, quand je dis faire connaissance, je connais déjà mon frère et moi-même, qui constituons à nous deux les deux-tiers de l’équipage. Il restera à bord mon frère Paul, qui est skipper, son ami JM, pour qui c’est la première expérience de voile, et moi, qui me baladait tout de même à voile quand j’étais tout foetus.

Il est bien 23h quand nous nous couchons. J’ai pris la cabine avant bâbord. Tout est silencieux, le moteur ne tourne pas, nous sommes à quai. Et la chaufferette ne fonctionne pas non plus, donc nous n’avons aucune source de chaleur. Nous dormons avec nos Kanuks, nos gros chaussons, nos tuques et nos mitaines!

Par contre, il y a un pilote automatique et un radar. Ainsi qu’une télé, un lecteur CD et un poêle à gaz. Et une petite machine à café percolateur. Vivement demain! Gla-gla-gla...

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