mardi, mai 30, 2006

Petit coup de roulis... (novembre 2001)

Cette chronique est dédiée aux secrétaires, ex-secrétaires, et aux gens de clavier (c’est le terme générique que j’ai trouvé, copié sur «gens de mer», pour remplacer «utilisateurs-trices de clavier» et l’office de la langue française serait fière de moi si mon ordinateur anglais me permettait de parcourir mon texte avec le dictionnaire français, symbole du bon parler et du bon écrire (sic) et la parenthèse commence à s’étirer en longueur, si je continue vous allez perdre le fil!!!)

Dur dur d’être un marin, ce matin (il est 05:30h!) ça roule... Toute la nuit, ça a brassé un peu, mais surtout, il faisait CHAUD!!! Mon hublot était ouvert et malgré ça je crevais, moi qui suis si frileuse... Pourtant on n’est qu’à 24 heures de Hantsport, donc dans le nord!

Et là je suis à l’ordinateur commun, dans la salle commune. Ça brasse et c’est terrible parce que je suis sur une chaise de bureau, vous savez, les belles chaises ergonomiques qui s’ajustent en hauteur avec dossier pivotant et... ROULETTES!!! Bin oui. Alors imaginez, malgré les 5 pattes de la chaise, je dois mettre les 2 miennes (de pattes) bien écartées pour garder mon équilibre et éviter de me trouver d’un côté ou l’autre du clavier!!! Je mets mon café sur le tapis de la souris (qui est anti-dérapant) sinon lui aussi va se retrouver à l’autre bout de la table, si ce n’est par terre.

Soit dit en passant, il s’agit du café d’hier réchauffé au micro-ondes puisque, à cette heure matinale, le messman Alex n’est pas encore venu le préparer. J’avais besoin d’un remontant immédiat pour chasser un petit mal de tête naissant. Le mouvement du bateau, un roulis inoffensif, a, toute la nuit, fait monter le sang à ma tête pour le retirer implacablement toutes les 30 secondes. Je ne sais pas qui est le génial concepteur qui a installé mon lit dans l’axe bâbord-tribord du navire!!!

Pour voir l’effet «calmant» de ce mouvement, essayez de bercer un bébé dans le sens «tête-queue» Ça va-tu braîller rien qu’un peu!!!

Alex-le-messman est enfin arrivé et ça commence à sentir le café qui a du bon sens ou du bon sang, c’est selon. Mais naturellement, si je quitte ma chaise, il va falloir que je l’attache pour la retrouver au même endroit à mon retour...

Bon, au moins, par chance j’ai terminé hier mon travail sur le gaillard avant. Non, le gaillard avant n’est pas le voisin d’en face, mais la partie avant du navire, exposée aux éléments et plutôt inhospitalière par gros temps. J’ai rendu le maître d’équipage heureux en réparant le bras d’engagement du guindeau. J’ai aussi terminé sur le pont arrière et j’ai rendu le tunnelman heureux en ajustant le frein sur son treuil d’amarrage. Deux heureux dans ma journée, bon bilan.

Et puis zut pour la chaise, je vais renouveler mon café, je me meurs. Brave Alex, autant en profiter…

Je reviens avec ma tasse bien remplie à la main pour constater que si j’ai bien attaché ma chaise, qui est toujours au même endroit, j’ai retrouvé par terre le coussin du bras ergonomique de la dite chaise d’ordinateur, vétuste bien que hi-tech...

J’ai oublié ma disquette dans ma cabine. Si je coince ma tasse de café entre le disque dur et l’écran, eux-même boulonnés au bureau par des retenues en acier inoxydable, je devrais y arriver sans encombres... Je vais ré-attacher la chaise, avec mes 2 mains cette fois-ci...

Voilà j’y suis, et j’espère que la lecture édifiante de mes épreuves vous fera apprécier comment il est facile de travailler dans un bureau à terre!!! Bonnes gensses, clavier et souris à la main, appréciez votre sort!!!