Nous nous dirigeons vers Stony Point, en amont de New-York, de peine et de misère, à travers vents et marées… Nous passons par le canal du Cap Cod, parce que la tempête fait rage plus au large… Nous nous mettons ensuite à l’ancre à Ambrose, à la station de pilotage au large de l'état de New York, là où tous les navires reçoivent la consigne d’attendre une inspection de la garde côtière américaine. Nouvelles mesures dues aux récents évènements du 11 septembre 2001. Nous attendons, toute la nuit, mais personne ne vient...
Le lendemain, nous obtenons l’autorisation de partir. Nous poursuivons donc notre route vers New-York-la-ville, après qu’un pilote américain soit monté à bord pour nous guider, procédure normale dans les rivières.
Au bout d’une heure de navigation, alors que nous arrivons en vue de la statue de
Je profite du délai pour sortir de la salle des machines et admirer le paysage. C'est mon premier passage devant New-York de puis les Événements... Je constate de visu la disparition des deux tours familières.
Ainsi donc, il ne s’agit effectivement pas d’un immense canular à
Enfin, les remorqueurs arrivent et, bien entourés par tribord et par bâbord, nous continuons notre chemin… Nous passons le pont de Manhattan sans montrer d’agressivité envers les piliers, ce qui doit certainement rassurer l’administration Bush. Les remorqueurs nous larguent pour aller escorter d’autres capitaines suspects qui attendent leur tour pour passer.
Nous continuons donc notre route tout seuls comme des grands. Après avoir remonté l’Hudson pendant un autre quatre heures, nous finissons par arriver en vue de notre quai, à Stony Point, loin de toute l’agitation de la ville. Juste à temps pour la marée. Dès l’accostage, les agents de l’immigration arrivent à bord et vérifient les visas, les passeports, les papiers, les gens. Comme d’habitude. Sauf que cette fois-ci, il s’avère que les Philippins et les Polonais sont interdits de séjour aux États-Unis d’Amérique (prononcer sur l’air de «God save the Queen», «God bless America», ou bien «God is an American», au choix).
Fort bien. Ce qui ne laisse, tout compte fait, que moi-même (Canadienne) et le capitaine (un Écossais) libres de sortir. À la grande surprise des Agents de l’Immigration de Son Gracieux Président, je suis loin de me rengorger de l’honneur qui m’est fait. Je sais ce qui va se passer... Le chef cook avait prévu de faire des emplettes complémentaires au supermarché pour améliorer l’ordinaire et il a fait une liste d’un kilomètre de long. Puisqu’il ne peut sortir du navire, ce sera le capitaine et moi qui allons hériter de la tâche.
Et c’est ainsi que nous nous sommes retrouvés au supermarché, avec deux paniers d’épicerie pleins, à nous demander à quoi peut bien ressembler le chou chinois inscrit sur la liste par notre cuisinier…
Moi qui déteste aller à terre, et qui déteste magasiner… Pfffft!
Voilà où ça nous mène d'être Canadien!!!
4 commentaires:
C'est toujours avec grand plaisir que je lis tes aventures. Les americains (Etasuniens, comme disait Marie-France Bazo au temps ou elle etait a Radio Canada) n'ont pas ete tres accueillants... dommage pour toi, et le magasinage !!! ;-)))
Tu connais Marie-France Bazzo??? C'est vrai que tu as beaucoup voyagé!
C'est sûr que le terme «Américain» a été tellement associé aux Étasuniens que les Mexicains et les Canadiens répugnent à se qualifier comme tels...
Le choux chinois encore un magnifique produit que tu pourra decouvrir dans le 13 eme arrondissement de Paris. Vraiment va falloir t'organiser une visite. Nous y etions hier avec miriel pour faire quelques ampletes, on trouve la bas tout pleins de produits qu'on ne vois nulle part ailleurs. Je suis persuadée que le Durian va te plaire, c'etait pas dans ta liste?
Je ne connais pas ça... Bon alors rendez-vous sans faute dans le 13e dans quelques mois! Je veux tout découvrir ça!!!
(Le chou chinois, le cook nous a finalement expliqué ce que c'était, à notre retour sur le bateau... on s'est fait disputer parce qu'on était trop cons pour trouver, hahahah)
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