mardi, mai 30, 2006

Petit coup de roulis... (novembre 2001)

Cette chronique est dédiée aux secrétaires, ex-secrétaires, et aux gens de clavier (c’est le terme générique que j’ai trouvé, copié sur «gens de mer», pour remplacer «utilisateurs-trices de clavier» et l’office de la langue française serait fière de moi si mon ordinateur anglais me permettait de parcourir mon texte avec le dictionnaire français, symbole du bon parler et du bon écrire (sic) et la parenthèse commence à s’étirer en longueur, si je continue vous allez perdre le fil!!!)

Dur dur d’être un marin, ce matin (il est 05:30h!) ça roule... Toute la nuit, ça a brassé un peu, mais surtout, il faisait CHAUD!!! Mon hublot était ouvert et malgré ça je crevais, moi qui suis si frileuse... Pourtant on n’est qu’à 24 heures de Hantsport, donc dans le nord!

Et là je suis à l’ordinateur commun, dans la salle commune. Ça brasse et c’est terrible parce que je suis sur une chaise de bureau, vous savez, les belles chaises ergonomiques qui s’ajustent en hauteur avec dossier pivotant et... ROULETTES!!! Bin oui. Alors imaginez, malgré les 5 pattes de la chaise, je dois mettre les 2 miennes (de pattes) bien écartées pour garder mon équilibre et éviter de me trouver d’un côté ou l’autre du clavier!!! Je mets mon café sur le tapis de la souris (qui est anti-dérapant) sinon lui aussi va se retrouver à l’autre bout de la table, si ce n’est par terre.

Soit dit en passant, il s’agit du café d’hier réchauffé au micro-ondes puisque, à cette heure matinale, le messman Alex n’est pas encore venu le préparer. J’avais besoin d’un remontant immédiat pour chasser un petit mal de tête naissant. Le mouvement du bateau, un roulis inoffensif, a, toute la nuit, fait monter le sang à ma tête pour le retirer implacablement toutes les 30 secondes. Je ne sais pas qui est le génial concepteur qui a installé mon lit dans l’axe bâbord-tribord du navire!!!

Pour voir l’effet «calmant» de ce mouvement, essayez de bercer un bébé dans le sens «tête-queue» Ça va-tu braîller rien qu’un peu!!!

Alex-le-messman est enfin arrivé et ça commence à sentir le café qui a du bon sens ou du bon sang, c’est selon. Mais naturellement, si je quitte ma chaise, il va falloir que je l’attache pour la retrouver au même endroit à mon retour...

Bon, au moins, par chance j’ai terminé hier mon travail sur le gaillard avant. Non, le gaillard avant n’est pas le voisin d’en face, mais la partie avant du navire, exposée aux éléments et plutôt inhospitalière par gros temps. J’ai rendu le maître d’équipage heureux en réparant le bras d’engagement du guindeau. J’ai aussi terminé sur le pont arrière et j’ai rendu le tunnelman heureux en ajustant le frein sur son treuil d’amarrage. Deux heureux dans ma journée, bon bilan.

Et puis zut pour la chaise, je vais renouveler mon café, je me meurs. Brave Alex, autant en profiter…

Je reviens avec ma tasse bien remplie à la main pour constater que si j’ai bien attaché ma chaise, qui est toujours au même endroit, j’ai retrouvé par terre le coussin du bras ergonomique de la dite chaise d’ordinateur, vétuste bien que hi-tech...

J’ai oublié ma disquette dans ma cabine. Si je coince ma tasse de café entre le disque dur et l’écran, eux-même boulonnés au bureau par des retenues en acier inoxydable, je devrais y arriver sans encombres... Je vais ré-attacher la chaise, avec mes 2 mains cette fois-ci...

Voilà j’y suis, et j’espère que la lecture édifiante de mes épreuves vous fera apprécier comment il est facile de travailler dans un bureau à terre!!! Bonnes gensses, clavier et souris à la main, appréciez votre sort!!!

mardi, avril 25, 2006

Le langage des mains


La salle des machines étant un endroit vaste et bruyant, on peut se voir, même de loin, mais pas s’entendre, même de proche. Nous avons donc développé un langage gestuel assez élaboré. Mais attention! Puisque je travaillais avec des Philippins, j’ai appris assez vite que ce langage devait tenir compte de la culture philippine.

Par exemple, il est extrêmement grossier, pour un Philippin, de siffler pour attirer l’attention de quelqu’un. On ne siffle que les chiens. Il faut donc se retenir de porter ses doigts à la bouche pour lancer un de ces sifflets aigus qui à coup sûr, font tourner toutes les têtes vers soi. Les Philippins remplacent cette technique par celle, moins efficace, du «WOUH!». On crie «WOUH!» à plusieurs reprises, avec les mains en porte-voix, pour se convaincre que ça va marcher, jusqu’à ce que quelqu’un se retourne enfin

D’ailleurs, en ce qui concerne le sifflage, pour une femme, c’est totalement interdit, même pour siffloter un air. Vu que je chante très mal, c’est mon seul moyen d’expression artistique lorsque je suis de bonne humeur. Je ne vais pas me retenir là-dessus!!!

Selon leur coutume, ils ne doivent pas laisser une femme forcer, ou travailler dur, ou même manipuler un outil ou un objet lourd (mis à part l'aspirateur, les casseroles, et les bébés). Ils sont un peuple très galant, mais en même temps respectueux de l’autorité. C’est sur ce point que je mise quand je veux travailler en paix avec mes petites menottes féminines. Je leur donne de l’ouvrage loin de moi. Quand ils sont occupés ailleurs, je fais ce que je veux. Même me donner un coup de marteau sur les doigts.

Gare à moi si je laisse l’un d’eux apercevoir une goutte de sang ou une plaie quelconque! Le témoin accourt avec la trousse de premiers soins, le visage blême, anxieux, la gorge serrée, avec un sentiment de culpabilité de n’avoir pas su mieux me protéger!

Siffler un air malgré leur interdit est un des moyens de leur faire comprendre qu’ici, je ne suis pas une «femme», je suis leur second mécano, et par conséquent, leur «boss»! Comme démonstration d'autorité, j'avoue que siffler l'air du gendarme à Saint-Tropez c'est un peu particulier, mais ça marche. Ils n'osent rien dire, preuve qu'ils sont prêts pour prendre les ordres de la journée.

Autre point délicat, le signe de la main qui signifie «suis-moi» ou «viens t’en». Nous, occidentaux, tournons la paume vers le haut puis agitons les doigts vers nous, vers le haut. Encore là, ce signe est réservé aux chiens chez les Philippins. Eux tournent la paume vers le bas et agitent les doigts vers eux mais vers le bas, ce qui, chez nous, signifie plutôt «vas-t’en», «décolle», ou «décrisse», selon l’humeur de l’auteur. Il faut s’adapter.

Et encore, le signe de tête affirmatif : alors que nous agitons la tête un minimum de deux fois de haut en bas, ils envoient la tête une seule fois vers le haut et ça leur suffit. Chez nous, ce signe signifie plutôt : «Einh?, Quoi? Quossé que tu veux, toé???». Et possède une connotation légèrement impertinente. J’ai appris la différence la fois où je m’étais fâchée contre un de mes petits gars à qui j’avais demandé s’il avait terminé un travail que je lui avais donné. Après quelques coups de tête qui se voulaient affirmatifs, je commençais à penser qu’il se moquait de moi et qu’il m’envoyait paître. J’ai dû faire amende honorable et accepter d’interpréter désormais ce signe pour un oui.

Un poing fermé (attention, il ne faut pas agiter ce poing, et le présenter sur le côté, le pouce vers le haut!) signifie qu’une soupape est fermée. Les cinq doigts rassemblés vers le ciel en s’ouvrant et se refermant alternativement signifient qu’elle est ouverte. Les deux poings fermés avec les avant-bras qui se croisent devant la figure signifient, de façon plus générale, qu’un appareil, une soupape ou un disjoncteur est fermé.

Ici, quand nous avons les mains pleines et que nous cherchons à désigner quelque chose, nous utilisons le menton. Le maxillaire inférieur s’avance vers l’avant dans sa direction générale, en étirant le cou et en roulant les yeux avec les sourcils relevés. Le Philippin n’agite pas autant de muscles. Il se contente d’avancer les lèvres, avec le visage autrement impassible. Ce qui ne manque pas de donner la curieuse impression qu’il lance un baiser à l’objet convoité.

On finit par s'adapter à ces coutumes philippino-salle-de-machinesques. C'est ce qui fait le charme du métier!

dimanche, mars 26, 2006

Aventures dans le réservoir de ballast #5 wing starboard

Nous écumions les mers de l’est américain quand le verdict est tombé ! Nous devions aller inspecter l’intérieur du réservoir de ballast #5 wing starboard (c'est le réservoir de lest latéral, situé à tribord, en arrière du navire, mais juste en avant de la salle des machines)! Une fuite d’eau suspecte, inondant presque le tunnel de déchargement, nous avait mis subtilement la puce à l’oreille…

En tant que second mécano, il m’incombe de prendre la décision : vu que ça ne me tente pas trop d’installer le moteur électrique sur la pompe d’eau condensée, j’ai pensé qu’une ballade dans le réservoir serait plaisante. D’autant plus que le vent de force 8 qui sévit n’était pas propice à travailler à la proue du navire sur le treuil d’amarrage. Ces deux jobs étant procrastinées une fois de plus, je m'attelle à la visite du réservoir.

Première étape : remplir le formulaire OPS 11 qui donne le droit bureaucratique d’entrer dans un espace clos. Sceau de la compagnie, signature du capitaine, cochez-oui-cochez-non, et le tour est joué. Suivra l’OPS 11A qui permettra d’effectuer des travaux à chaud dans le dit réservoir. Le cas échéant.

Mes petits gars (♫♪ ého, ého nous allons au boulot! ♫♪), armés jusqu’aux dents de clés 1 1/16" pour ouvrir le trou d’homme, d’extensions électriques et de bottes de caoutchouc (pas la paire qui est percée SVP!) partent en éclaireurs pour ouvrir la voie.

Il ne me reste plus qu’à arriver en apothéose, avec mon analyseur d’oxygène, déclarer que l’air est respirable.

Nous entrons…

L’air est glauque, humide, les parois sont visqueuses. Un homme se tient à l’extérieur, selon la recommandation 6a, alinéa 3 de l’article sur la sécurité du code STCW 95. La lumière projette des ombres blafardes sur la tuyauterie rouillée.

Mon bras droit monte sur les raidisseurs longitudinaux pendant que mon bras gauche tient la lumière. J’ai l’air entreprenante, comme ça, à raconter ça mais quand je dis mon bras droit, c’est de mon fitter que je parle. Moi, j’ai un peu le vertige, je vais donc attendre l’échelle pour monter de façon plus conventionnelle.

Mais l’échelle ne rentre pas par cette ouverture, trop encombrée. Nous nous dirigeons vers le second trou d’homme, à l’avant du réservoir, frayant notre chemin au travers les raidisseurs transversaux, les varangues et autres obstructions. L’extension de la lumière n’est pas assez longue, nous la laissons derrière nous. La lueur provenant du trou d’homme avant nous guide.

Mon fitter sort quelques minutes, me laissant seule, accroupie sur la grille qui surplombe les tuyaux. Le silence s’installe, pesant. Je me déplace légèrement de façon à ne plus voir l’ombre du huileur de garde devant l’ouverture. Enfin réellement seule! Je laisse monter en moi une douce angoisse. Le navire roule lentement. Le clapotis des quelques centimètres d’eau laissés dans le réservoir résonne à mes oreilles. J’entends même la mer, juste de l’autre côté de la paroi, qui défile avec un chuintement continu.

Je sifflote un air pour faire semblant de dissiper mon inquiétude simulée. J’adore dramatiser. Au bout de quelques mesures, je me rends compte qu’il s’agit du «Yellow submarine». Mauvaise idée. Je me rabats donc sur la chanson que nous chantions tous les matins au camp l’Assomption pour se donner le courage d’affronter une autre journée de joyeux masochisme. C’est plus approprié. «♫♪ Le matin, tout resplendit, tout chaaaaante, le soleil rit, le ciel flamboie…♫♪»

Je regarde l’indicateur d’oxygène qui indique toujours 20,9%, aucune quantité de gaz inflammables. Je souffle dans la prise d’échantillon : 19,5%, l’alarme sonne. Je me demande vaguement ce qui se passerait si on pétait dans la prise…

Je n’ai pas le temps de considérer plus longtemps, le fitter est de retour. Je ne reste jamais seule bien longtemps, les petits Philippins sont très protecteurs de leur seconde ingénieure…

Finalement, bien sûr, la seule échelle qui réussit à entrer par le trou d’homme étant trop courte, il a bien fallu que je me hisse là-haut d’une façon ou d’une autre… Tant pis pour mon vertige.

Résultat de mon inspection : la réparation à faire est adjacente au réservoir de mazout de la salle des machines, juste à l’endroit le plus explosif, entre le niveau de liquide et le dessus du réservoir. Il est impossible de souder. Il nous faut conférer avec le bureau des Bermudes avant de procéder à une réparation temporaire.

Je sors de là, il faut que j’aille faire mon rapport. En 3 exemplaires…

dimanche, février 19, 2006

Ne touchez pas à ma marée...

Ou… « The fight for the tide! »

Gypsum Baron, 23 mars 2002…

En route pour Hantsport. Selon notre horaire, nous y serons pour la marée de la nuit suivante, le long du quai pour 04h30, soit trois heures avant la marée haute. Nous nous préparons en conséquence, surtout que le lendemain est un dimanche, journée internationale du pognage de cul. Ce qui ne signifie pas «orgie débridée» mais bien «ne rien foutre» Précisons pour les mauvais esprits. Pour bien planifier un pognage de cul, il faut doser soigneusement la quantité de travail et le temps passé dans son boiler suit et ses bottes de sécurité.

Je procède donc à la routine du dimanche dès le samedi après-midi de façon à libérer mes gars pour le dimanche après-midi puisqu’ils devront commencer leur journée des 03h30. Tout se déroule comme prévu quand… Coup de tonnerre! Le Gypsum King se pointe à l’horizon et se réclame de notre marée de nuit! (Quel idiot peut bien vouloir insister pour attraper la marée de nuit, voulez-vous bien me le dire?) C’est le délire pendant quelques instants.

Ouaiiiiis! Nous allons pouvoir dormir dimanche matin, puis aller faire quelques emplettes (limitées, puisque le dimanche, une heure plus tard dans les Maritimes (donc à 17h40, puisque la marée avance aussi de 20minutes) les magasins encore ouverts à Hantsport (1200 habitants) sont limités aussi) (vous me suivez au travers des parenthèses???).

Remarquez que j’ai mis un point à ma dernière phrase parce que j’étais un peu perdue moi-même, ayant de plus subi quelques interruptions répétées de la part du chef qui trouve toujours quelque chose à me dire quand il passe devant ma cabine…

BREF… Nous supputâmes un peu sur les joies du magasinage dominical tardif lorsque tout s’arrêta! Notre capitaine, affectueusement surnommé «Burak», qui signifie «betterave» en polonais, prit la chose comme une insulte personnelle!

Il se saisit du téléphone, et s’engage alors dans une lutte à finir. «Non mais, quoi, c’est vrai, à toutes les fois que le King et le Baron sont nez à nez, c’est toujours le King qui passe en premier! C’est vraiment trop injuste!!! Je veux ma marée, je veux ma marée!»

Bon joueur, le capitaine du King le laisse passer même s’il attend pour débarquer à Hantsport pour prendre ses vacances. C’est pour ça qu’il voulait bien prendre la marée de nuit : la perspective de vacances l’y poussait… Ceci étant décidé, je renvoie mes gars se coucher de bonne heure (bonne nuit les petits). J’en fais de même, le chef, quant à lui, est déjà au lit.

Ce n’est que ce matin, en me réveillant vers 04h15, que j’ai des doutes. Je regarde par la fenêtre, alors qu’on devrait déjà voir le quai se profiler au loin, c’est le noir total, et nous semblons arrêtés. Je sors aux nouvelles. Je veux dire «je sors de ma cabine» Pas besoin de sortir dehors, notre univers ne s’étend pas aussi loin… Je croise le chef, qui,normalement, devrait encore être aux manoeuvres tant que nous n’avons pas accosté. Coup de théâtre, nous sommes à l’ancre. Trop de vent pour prendre la marée. Et pour nous, et pour le King. Nous sommes à l’ancre côte à côte, j’ai une pensée émue pour mon fitter aux yeux de velours qui est resté là-bas, puis je me recouche pour une autre heure de sommeil.

À 05h30, je me relève et prends mon café. Ma tranquilité matinale est ce pendant troublée par le chef qui, victime d’insomnie, ne s’est pas recouché, qui fume comme une cheminée dans la cabine voisine, et qui me dérange chaque fois qu’il passe pour me parler de boulot. En connaissez-vous beaucoup de boulots où votre boss vient vous achaler avec les points à l’ordre du jour du prochain «management meeting», UN DIMANCHE MATIN, À 05H30???

Je pèse le pour et le contre de notre nouvelle situation : le King a encore une chance de passer avant nous, ce qui me permettrait de recevoir les tuyaux qui nous manquent pour procéder à la réparation de la ligne de ballast (diamètre de 15 cm), puisque le King doit le laisser sur le quai pour nous. Par contre, si cela est, nous serons encore sur la marée de nuit, quoiqu’elle aura avancé de deux fois 20 minutes entretemps. Ce qui nous fait 05h10 au quai, donc 06h10 heure locale, encore trop tôt pour magasiner. Le départ sera à 08h10, pas fort non plus… On moins, on ne se les gèlera pas trop, le soleil sera levé. De plus, moi qui me faisait une joie de recevoir mon courriel, je devrai attendre encore 12 ou même 24 heures…

Le capitaine, victime aussi d’insomnie, se promène de long en large sur le pont arrière, muni de son bonnet à oreilles. Je n’irai certes pas engager conversation. J’entends toutefois la rumeur à l’effet que, ayant gagné son point une fois, il serait prêt à céder la prochaine marée au King. En fait, la raison primordiale est qu’il ne veut pas arriver de nuit à Stony Point, aussi affligé d’une marée incontournable.

L’arrivée de jour à Stony Point permet aussi le départ de jour, et puisque nous devons prendre du fuel à New-York à notre retour, il semble que ça aurait l’avantage de nous mener en plein milieu de l’après-midi. Prendre du fuel de nuit est un cauchemar que je ne souhaite pas à mon pire ennemi!

Nous en sommes là, dans l’expectative. La communication téléphonique va bon train entre notre chef maître et celui du King, dans un polonais émaillé de «kurwa!» et autres jurons typiques à l’endroit de leurs buraks respectifs (Burak est devenu, par extension, le nom générique des capitaines).

Rien n’est encore décidé, encore faut-il que le vent cesse, puis la bataille reprendra. Le temps est suspendu, c’est dimanche, pognons-nous le cul!

10h
Les prévisions annoncent un vent de plus en plus fort dans l’après-midi… Ni le King (sagement à l’ancre à nos côtés) ni le Baron ne rentreront cet après-midi.

12h
Le King chargera pour Baltimore (le port maudit où il n’y a pas de téléphone) et nous pour Stony Point. Il a été décidé que malgré l’égo de notre Burak, malgré les vacances prochaines de leur Burak, malgré l’arrivée éventuelle de nuit à Stony Point, notre cargo était plus pressant que le cargo du King. Donc, nous passerons en premier. Ne reste plus qu’à attendre que le vent se calme. Je m’endors… Je crois que je vais faire un petit dodo du dimanche.

13h
Rien n’est encore sûr, il faut attendre 14h, que Burak consulte le Spanish Mist, le remorqueur de Hantsport, pour savoir si le vent permet l’accostage.

14h
Il est définitivement hors de question que l’on accoste cet après-midi. Je retourne faire dodo.

15h
J’avais préparé mon café, avec ma tasse pré-crèmée sur le comptoir, et cet idiot de messman, la tornade blanche, l’a nettoyée et rangée! Grrrrr…

16h
Burak fait de nouveau les 100 pas sur le pont arrière. Le King est toujours au même endroit.

17h
Allons souper. Encore du steak! Comme tous les dimanches!

18h
Je regarde la TV.

20h
Je vais aller faire dodo.

21h
Zzzzzz.

02h45
DRRRRING! Mon téléphone sonne... « Second! We are testing the gears and there is problem with port side steering gear! » (Second! (c'est moi, ça) Nous testons l'équipement de manoeuvre et nous avons un problème avec l'appareil à gouverner de bâbord!)

03h05
Problème réglé.

03h10
Zzzzzz.

05h
Le quai est en vue, on rentre! CAAAAAAAFÉ!

Nous avons passé avant le King! Nous sommes les meilleurs! Burak jubile et nous grognons...

dimanche, janvier 15, 2006

Les dauphins

En tant qu'amateurs de mammifères marins, nous étions souvent gâtés par le spectacle qui s'offrait à nous. Des dauphins venaient, sous certaines conditions, s'amuser juste sous notre nez.

Ils aimaient particulièrement s'amuser lorsque la bulbe du navire affleurait la surface de l'eau (c'est le gros truc rouge qu'on voit dépasser sur certaines photos).



Ce qui implique que le navire soit à lège, donc le voyage de retour non chargé vers Hantsport. Il fallait être bien sûr à proximité des populations, donc un peu dans le sud, du moins en dessous de NY.

Quand nous avions la visite de dauphins, nous nous arrangions pour trouver du travail en avant, et de temps en temps, nous nous arrêtions pour aller nous coller contre la rambarde pour les regarder...



Ils restaient quelquefois une heure ou deux, suivant le navire à plus de 13 noeuds (un noeud=un mille marin par heure, et un mille marin égale 1,825 m). Ils rivalisaient de vitesse, sautaient au-dessus du bulbe et semblaient bien s'amuser...















Les photos c'est joli, mais en vidéo, on a encore plus l'impression d'y être! Et toutes ces bêtes sont des bêtes sauvages, pas des animaux de cirque! Tous ces vidéos ont été pris le 24 septembre 2003.


Dauphin
Envoyé à l'origine par coyotedesneiges
(Si vous ne pouvez visualiser ces vidéos, tentez le lien direct http://www.dailymotion.com/coyotedesneiges/dauphins ou bien tentez sur un autre ordi...)


En voici encore, la journée du 24 sept 2003 était une journée faste!


Dauphins du 24 sept 03
Vidéo envoyé par coyotedesneiges


Et encore...


Dauphins du 24 sept 03, encore
Vidéo envoyé par coyotedesneiges


Et enfin encore un dernier!


Dauphins du 24 sept 03, 3e
Vidéo envoyé par coyotedesneiges

mardi, janvier 10, 2006

La glace!!!

La glace nous forçait parfois à rester plusieurs jours à l'ancre pour attendre que le quai soit accessible. Parfois nous tentions non pas une sortie, mais une rentrée, souvent en vain, et nous revenions nous installer à notre point d'ancrage... Nos provisions baissaient graduellement, les frigos se vidaient...



Le moral aussi baissait. Aux heures propices des marées, deux fois par jour, nous devions tenter de rentrer s'il y avait la moindre chance. Naturellement, au bout de deux heures d'efforts, après que toutes nos succions d'eau de mer soient complètement bouchées par les morceaux de glace (entraînant son lot de problèmes), nous devions nous rendre à l'évidence et rebrousser chemin. Nous retournions alors nous ancrer dans la baie, là où il y avait de l'eau à peu près libre de glaçons... Jusqu'à la prochaine marée, 12 heures plus tard!

Cette fois-là, en mars, quand nous sommes enfin repartis pour de bon de Hantsport, après avoir été pris pendant 12 jours dans la glace... nous étions heureux!

Nous avions enfin pu charger, puis nous étions partis dans les vagues glacées...

3 mars 02, départ chargé de Hantsport
Envoyé à l'origine par coyotedesneiges
L'accumulation graduelle de spray sur le pont fait que au bout de quelques jours le pont sera couvert d'une épaisse couche de glace,

... qui ne cèdera que sous les coups de hache de l'équipage. Même quand la température passera au-dessus de zéro quand nous serons un peu plus dans le sud, la fonte ne sera pas assez rapide pour tout fondre. Nous devions pouvoir ouvrir les écoutilles pour le déchargement...



La saison d'hiver n'était pas de tout repos! De janvier à fin avril, nous ne pouvions jamais prévoir d'une fois à l'autre si notre port de chargement serait libre de glace ou pas, si nous allions pouvoir rentrer, et combien de temps nous allions rester pris!!! Ce qui signifiait des manoeuvres épuisantes souvent au beau milieu de la nuit, et souvent en vain.

Regardez la complainte du marin pogné dans la glace!!! (Note : c'est pas moi qui chante!)

Amenez-moi
Envoyé à l'origine par coyotedesneiges

lundi, janvier 09, 2006

Les vagues de Noel 2002

Aaaah, les vagues de ce Noel 2002!!!

Le plat de crevettes était tombé à terre.


Mais on a réussi à les récupérer!!!


...nous devions tenir nos assiettes et nos verres, tout foutait le camp, il a fallu trouver LE truc pour les faire tenir en place...


Le truc pour ne pas que les plats ne glissent par terre : mouiller la nappe sous les plats, ce qui en augmente l'adhérence.


Le chef cook avait fait des merveilles et le capitaine, sous prétexte de vérifier la qualité, tripotait tout...


Nous avions eu un échange de cadeau...


Et pendant tout ce temps, dehors, la tempête rageait!!! (Cliquez pour faire jouer la vidéo!)

Vagues de noel 2002
Envoyé à l'origine par coyotedesneiges

dimanche, janvier 08, 2006

Canard à vapeur 03-95 (18 oct 04)

Nouvelles du 18 octobre 2004

Météo : Il pleut.

Destination : Mon village!

Nouvelles locales : Mes chats vont tous bien, mes chiens aussi, les feuilles sont pas mal toutes tombées, le gazon est très long dans ma cour, mais pas encore de neige.

Activités : Faire mon marché en passant. Arriver chez moi. Rentrer le marché et les bagages. Allumer mon poêle à bois. Défaire mes bagages.

Voilà qui termine nos informations. Je ne sais plus ce qui se passe au niveau international, je suis enterrée dans mon village.

Merci à tous, notre fidèle lectorat (remarquez l’habileté avec laquelle je manie la neutralisation des genres!)

Votre rédactrice en cheffe, (ya des limites à neutraliser les genres)

Pompeusement vôtre, Coyote des Neiges.

Restez tout de même à l'écoute pour quelques histoires et vidéos qui seront publiés...

samedi, janvier 07, 2006

Canard à vapeur 03-94 (17 oct 04)

Nouvelles du 17 octobre 2004

Météo : Pluie de Montréal à Trois-Rivières, ensoleillé jusqu’à Québec, passages nuageux jusqu’à La Pocatière, pluie jusqu’à destination.

Destination : Je pars ce matin pour le Bic, dernière étape avant le «chez-moi».

Nouvelles locales : Le fuel était à 90,4¢ le litre, au même endroit où hier il était à 97,4! J’ai bien fait de ne pas fueler hier!

J’ai rêvé que j’étais en train de corriger des cahiers de stages des étudiants de l’Institut maritime, puis je me suis rappelée que là aussi, j’avais donné ma démission donc qu’est-ce que je foutais là, bon dieu de m…!!! (C’est ce qu’on appelle un cauchemar pédagogique!)

Activités : Fueler. Conduire mon char. Visiter toutes les pauses pipi de l’autoroute 40, puis toutes celles de l’autoroute 20.

Nouvelles internationales :

Euh.

Nouvelle triviale : Euh?

vendredi, janvier 06, 2006

Canard à vapeur 03-93 (16 oct 04)

Nouvelles du 16 octobre 2004

Je suis débarquée hier matin...

Météo : Hier soir il pleuvait un peu, il y avait de la brume aussi. Ce matin, même chose.

Destination : Depuis hier : destinations : Halifax, Dorval, Piémont (pour prendre mon char), Ste Lucie des Laurentides (pour souper avec deux copines lectrices assidues du Canard). Ce matin, destination Repanpan, arrêt de nouveau chez un autre lecteur assidu (merci papa).

Nouvelles locales : Lectrice assidue de Ste-Lucie se plaint que je n’ai pas mentionné son anniversaire, qui est en même temps que le mien. Bon anniversaire, lectrice!

J’ai rêvé cette nuit que Gypsum me rappelait après deux jours de vacances. Et que j’y allais!!! Non mais!

Le fuel est à 97,4¢ le litre à Repanpan. Un vrai vol!!!

Activités : Me déplacer de Ste-Lucie à Repentigny. Vacher.

Nouvelles internationales :

Euh.

Nouvelle triviale : Euh?

jeudi, janvier 05, 2006

Canard à vapeur 03-92 (15 oct 04)

Nouvelles du 15 octobre 2004

Météo : ENFEEEEER! Les vents sont de 33 nœuds ce matin! On ne pourra pas rentrer à Hantsport et je rate mon aviooooon! Pfff. 12,5ºC.

Destination : Hantsport, mais je ne sais pas quand. Pour l’instant, nous faisons 5,1 nœuds, course de 67º...

Nouvelles locales : Hier party de départ et aussi le party d’anniversaire. Je n’en veux pas trop à Burak, car dans le fond il a un peu raison, c’est pas nécessaire de se saouler la gueule, surtout pas une veille d’Hantsport. Si on arrive à rentrer.

06h Le vent semble forcir, je vais devoir envoyer un courriel (j’ai une permission spéciale pour envoyer hors-heure normale d’envoi via satellite, vu les circonstances) à mon papa qui devait venir me chercher à Dorval dans la grosse circulation du vendredi soir, et à mes copines des Laurentides, qui m’attendent pour le souper ce soir. Pffft.

Je ne suis plus payée depuis hier, conformément à mon contrat bizarre qui dit « 3 mois de paye, peu importe le nombre de jours travaillés » mais je ne me plains pas car le capitaine s’est trompé il m’a donné 91 jours au lieu de 90 jours. Chuuuut!

07h30 Les vents sont de plus en plus forts, en plus il pleut!

08h30 : Je me rends compte que le vent indiqué est le vent relatif, et que nous filons 15 nœuds avec vent de face, donc le vrai vent n’est que de 16 nœuds. Ciel! Faut viiiite que je termine mes bagages!!! C’est pour de vrai!!!

Activités : Quoi, «activités»? Vous voulez tout de même pas que je travaille en plus???

Nouvelles internationales :

Bagdad : 26 morts quand des «bombers» ont pénétré dans la forteresse qu’est la «zone verte» et que des avions US bombardent le nid d’insurgence à Fallujah.

Gaza City : 5 Palestiniens tués dans Gaza, alors que Israël décide de diminuer son opération massive dans le nord du territoire, suivant les critiques d’officiers supérieurs.

Washington : L’Administration Bush a annoncé un déficit record de 413 milliards $ pour l’année 2004, déclenchant une nouvelle bataille électorale sur l’économie.

Islambad : Les forces pakistanaises pourchassent un ancien prisonnier de Guantanamo Bay lié à Al-Qaida, qui aurait planifié l’enlèvement de deux ingénieurs chinois.

Washington : L’armée US enquête sur 28 soldats, concernant la mort en décembre 2002 de deux détenus en Afghanistan, sous la garde des États-Uniens.

Abuja : Les syndicats du Nigéria ont suspendu leur grève générale et donnent au Président Obasanjo deux semaines pour contrer la hausse des prix du pétrole.

Reno, Nevada : La campagne de Bush accuse Kerry d’avoir «attaqué» la fille ouvertement gaie du vice-président parce qu’il a référé à son orientation sexuelle durant le débat télévisé. (Si elle est ouvertement homosexuelle, elle ne se sentira pas «attaquée»… Il a probablement mentionné le fait pour montrer les contradictions entre les convictions anti-gaies des Républicains et la réalité de ces mêmes Républicains…)

Yaounde : Le président du Cameroun a été formellement réélu pour un 5e mandat mais ses opposants crient au scandale et ont demandé que le vote soit annulé.

Santiago : Pinochet est trop faible pour subir son procès pour l’assassinat des opposants politiques à son régime militaire, dit son docteur, qui a examiné l’ancien dictateur de 88 ans. (C’est pour ça que tous les dictateurs des pays totalitaires sont vieux : quand ils sont hors de pouvoir, ça leur permet d’être déclarés trop vieux et gagas pour subir les conséquences de leurs actes. Pratique.)

Nouvelle triviale : San Juan : La superstar du golf, Tiger Woods, et sa nouvelle épouse, en voyage de noces sur leur yatch «Privacy», ont été empêchés d’accoster au port de San Juan parce qu’ils ne rencontraient pas les exigences de sécurité anti-terroristes. (Ça veut dire que leurs hublots n’étaient pas barrés, que les évents n’avaient pas de grillage pour empêcher les grenades éventuelles d’y pénétrer, et que les sorties de secours n’étaient pas condamnées. Non, mais! À quoi il pense, ce Tiger!!!)

ON RENNNNNNNTRE! JE PAAAAARS!

mercredi, janvier 04, 2006

Canard à vapeur 03-91 (14 oct 04)

Nouvelles du 14 0ctobre 2004


Météo
: +12ºC, vent de 17 nœuds, un peu de nuages. Hier, finalement, il a fait un temps splendide, 20ºC, vent presque nul, gros soleil, idéal pour un BBQ, mais évidemment, le capitaine voulait pas.

Destination : Nous longeons la côte américaine, direction Hantsport, course de 57º, vitesse de 14,1 nœuds, un peu de roulis. Nous allons arriver trop tôt, on va probablement se mettre à l’ancre.

Nouvelles locales : Alignement spectaculaire de la pompe sur laquelle je travaillais hier! Au bout d’une heure, elle était installée ET alignée! Dieu existe!!! Allélouya!!!

Ce soir, nous fêtons mon départ, l’anniversaire de Renato le tunnelman, ainsi que la promotion de Jessie Sermonia (celui qui est arrivé comme wiper avec son brevet de 4/E) qui passe à huileur, et de Bernie, qui passe de OS à AB (matelot ordinaire à «able seaman»).

Hier, j’ai fait ma commande d’alcool au 3/O, responsable de la boutique hors-taxe, pour mon party de ce soir, puis Burak est arrivé une demi-heure plus tard, pour me dire que c’est trop, et qu’il coupait ceci, cela et encore cela. Je vais encore passer pour une cheap.

Activités : Faire mon lavage, ramasser mes boiler suits qui sèchent dans la salle des machines, emballer ma machine à café, terminer mon bagage, préparer mon party de départ et, ah, oui! travailler un peu. Pas trop.

Nouvelles internationales :

Tempe, Arizona : Bush et Kerry se battent verbalement dans leur dernier débat : Bush dit que Kerry est faible sur le terrorisme, qu’il est en faveur de taxes plus élevées et d’un système gouvernemental de soins de santé (Ciel, quelle accusation hoooorrible!) et qu’il se situe à l’extrême-gauche de la politique US. Kerry rétorque que Bush a laissé ben Laden s’échapper à cause de son obsession sur l’Irak, qu’il a abandonné la classe moyenne en faveur de coupures de taxes pour les riches et concentré ses efforts pour la sécurité des États-Unis sur le court-terme. (Bref, les arguments de Bush m’ont convaincue, je vote pour Kerry!)

Hatra, Iraq : Une preuve supplémentaire qui pourrait être utilisée contre Saddam Hussein a été découverte dans le nord de l’Irak, on a découvert une fosse commune qui pourrait contenir les corps de Kurdes.

Kabul : Après des délais dus à des accusations de fraude et des menaces de boycott, le comptage des votes des élections présidentielles a finalement commencé, 5 jours après les élections.

Beit Lahiya, Bande de Gaza : L’armée israélienne a élargi son offensive, et une écolière de 11 ans en est la dernière victime. Pendant ce temps, un officier israélien, sous enquête pour avoir tiré de façon répétée sur une autre écolière qui avait déjà été tirée, a été suspendu. (Ça lui apprendra à gaspiller des balles! Il aurait pu tirer au moins sur une écolière fraîche!)

Phnom Penh : Le prince Sihamoni du Cambodge, le fils inconnu du monarque démissionnaire, sera officiellement nommé roi, dit son demi-frère et président d’assemblée nationale, le prince Norodom Ranariddh. (Comme ça, ça reste dans le famille.)

Nouvelles triviales : Baikonur, Kazakhstan : Une fusée Soyouz TMA-5, emportant les Russes Salizhan Sharipov et Yury Shargin et l’État-Unien Leroy Chiao, ainsi que Tintin, Milou et le capitaine Haddock, est entrée en orbite 10 minutes après son décollage, et se rendra à la station spatiale internationale.

Los Angeles : Un herbaliste qui prétend que Michael Jackson ne l’a pas payé pour un traitement contre une addiction aux anti-douleurs, le poursuit pour presque un million de dollars. (Ça commence à être n’importe quoi!)

Los Angeles : Les héritiers d’une victime du régime nazi poursuivent Élizabeth Taylor parce qu’elle possède un Van Gogh qu’ils prétendent leur appartenir. (De plus en plus n’importe quoi!)

mardi, janvier 03, 2006

Canard à vapeur 03-90 (13 oct 04)

Nouvelles du 13 octobre 2004


Météo
: 13ºC, petit vent de 3 nœuds, mais nous sommes encore dans la rivière… Il paraît que dehors, c’est pas beau! (Dehors de la rivière, bien sûr, je parle d'en mer)

Destination : Vers Hantpsort! Nous avons quitté Stony Point cette nuit, sommes arrêtés en face de NY pour prendre des provisions, puis nous repartons enfin, destination Liberté!!! Je débarque à Hantsport!!!

Nouvelles locales : Nous prenons le canal du Cap Cod cet après-midi.

Activités : Je me suis sauvée des manœuvres de départ, de minuit à 06h, mais je ne couperai pas aux manœuvres de canal, de 15h à 19h.

Hier j’ai terminé les réparations et nettoyage de la fameuse pompe qui coulait, aujourd’hui, je la réintroduis dans son boîtier corrodé et vieux de 30 ans, et je tente d’aligner.

Nouvelles internationales :

Bagdad : L’Irak demande à la communauté internationale de jouer un rôle actif dans la reconstruction de la nation, alors qu’un bombardement à Bagdad tue trois soldats US. Les Forces US ont, quant à elles, frappé des positions rebelles et tué 11 personnes. (Ils sont encore à la phase «destruction», comment veulent-ils reconstruire!)

Londres : Le gouvernement britannique a formellement retiré un des arguments-clé utilisés pour envahir l’Irak, faisant face au Parlement à des demandes d’excuses sur la façon dont a été présentée la guerre en Irak.

Riyadh : Abdelmajid bin Mohammad Abdallah Al-Munie, un des trois hommes tués dans des combats avec les forces de l’Arabie Saoudite, était sur la liste des militants islamistes les plus recherchés du royaume.

Gaza City : Un chef de la sécurité palestinien lié à Arafat a échappé à une tentative d’assassinat alors qu’une voiture piégée explosait à l’extérieur de son quartier général.

Beijing : La Chine rejette de façon véhémente les offres de paix du Président Chen Shui-bian de Taïwan, l’accusant de tromper l’opinion publique et de risquer la «grande catastrophe» s’il persévérait à pousser pour l’indépendance de Taïwan. (On dirait un discours de Pierre Eliott Trudeau!)

Poiana Brasov, Roumanie : Les USA pressent leurs alliés de l’OTAN de commencer une planification militaire pour une possible reprise en main des opérations en Afghanistan dès l’an prochain. Pendant ce temps, le recomptage des votes est prêt à commencer.

NY : 54$ le baril.

Nouvelles triviales : Los Angeles : Mel Gibson a fait un don ce 10 millions $ à deux hôpitaux de Los Angeles pour payer pour le traitement d’enfants malades d’outremer.

Los Angeles : Michael Jackson est en beau maudit après le rapper US Eminem, et a qualifié de «outrageux et irrespectueux» un vidéo qui se moque du roi du pop (Mickael Jackson lui-même) et le montre en train de tripoter des enfants.

lundi, janvier 02, 2006

Canard à vapeur 03-89 (12 oct 04)

Nouvelles du 12 octobre 2004

Météo : Pas trop de vent, pas trop de nuages.

Destination : Nous partons ce soir pour Hantsport, à minuit. Arrivée prévue vendredi le 15 à 10h12.

Nouvelles locales : J’AI REÇU MES INFORMATIONS DE VOL!!!

Activités : Ouvrir la pompe que je ne pouvais pas ouvrir avant d’avoir remplacé la soupape de refoulement. Ce qui est fait, je n’ai donc plus aucune excuse pour procrastiner. Cette pompe (la GS pump, ou pompe de service général) est le cauchemar de tout second, parce que sa base est tellement corrodée qu’elle est presque impossible à aligner correctement avec son moteur…

Nouvelles internationales :

Bagdad : La milice de Sadr a commencé à rendre les armes, mais d’autres attaques anti-américaines continuent d’avoir lieu.

Kabul : Une lueur d’espoir dans l’élection controversée en Afghanistan : le parti rival du président sortant dit qu’il acceptera le résultat après une enquête indépendante sur les allégations de fraude.

Luxembourg : L’Union Européenne lève un embargo de 18 ans sur les armes en Lybie, puisque la nation a renoncé aux armes de destruction massives. (Tous les pays devraient avoir un embargo sur les armes. Comme ça, on se tuerait à coup de machette, c’est plus propre.)

NY : 53,64$ le baril de pétrole.

Abuja : Les chefs syndicaux du Nigéria ont décidé de continuer une grève générale de 4 jours pour protester contre la hausse des prix du pétrole.

NY : Human Rights Watch a donné une liste de 11 personnes suspectées d’appartenir à Al-Qaida, qui seraient détenus en secret par la CIA dans différents lieux outre-mer et dont certains seraient soumis à la torture.

Jérusalem : Ariel Sharon a fait un geste pour accélérer son plan de retrait de la Bande de Gaza en annonçant que le vote parlementaire sur le projet controversé aura lieu dans deux semaines. (Et pendant ce temps, la construction de la barrière continue…)

Nouvelle triviale : Los Angeles : Les amis et les fans de superman ont rendu hommage au courage de Christopher Reeves, décédé 9 ans après qu’un accident de cheval l’ait rendu infirme.

dimanche, janvier 01, 2006

Canard à vapeur 03-88 (11 oct 04)

Nouvelles du 11 octobre 2004

Météo : +12,5ºC, vent de 28 nœuds relatif, dans la face.

Destination : Le pilote est à bord, nous arrivons à NY.

Nouvelles locales : Le Queen Mary n’est plus en vue, il a dû nous dépasser pour aller accoster tôt ce matin.

Daniel le huileur et Jonathan le goéland (non, le matelot) débarquent ce midi.

Nous avons reçu un fax de Frank de Manille (notre agent du personnel) qui dit qu’il travaille sur nos billets d’avions, à mon remplaçant et à moi! Veut-ce dire que mon remplaçant daigne se présenter à temps??? J’en suis baba!

Nous avons un test de pipi à l’arrivée à Stony Point. Il s’agit d’un test de dépistage de drogue. Nous devons remplir un petit contenant, sans tricher et l’arrivée d’eau est fermée aux toilettes réservées à cet usage pour éviter la triche. Tout le monde en rang! Chacun son tour! Dans l’ordre et la dignité!

Activités : La manœuvre, et puis, basta, je me pogne le cul le reste de la journée!

Nouvelles internationales :

Kabul : Des officiels des élections se préparent à investiguer les plaintes de fraude et les irrégularités aux points de scrutin afghans. Les élections se sont tout de même passées dans la paix, des millions d’hommes et de femmes sont allés voter en dépit des menaces de violence.

Islambad : Le président du Pakistan Musharraf dit qu’il croit que Ben Laden est vivant mais qu’il n’est pas sûr en quel endroit il se cache. (C’est beau, être Président! On publie ton opinion, même si elle est d’une telle banalité!)

Sydney : «Australian Prime Minister vows to keep his promise». (Autrement dit, il promet de tenir ses promesses. Les dirigeants n’ont vraiment rien à dire, aujourd’hui!)

Vilnius : Le parti du millionnaire russe a gagné 29% des votes dans la première ronde des élections parlementaires de Lithuanie, le portant en avant de la coalition de l’aile gauche au pouvoir.

Nairobi : Abdullahi Yusuf Ahmed a remporté les élections présidentielles en Somalie et promet de faire tout ce qu’il peut pour reconstruire son pays dévasté par les combats et qui n’a pas eu de gouvernement depuis 1991.

Yaoude : Élections présidentielles au Cameroun, avec le Président Paul Biya presque certain de l’emporter.

Ces nouvelles ont été consacrées aux élections dans le monde, on dirait! Pas trop de tripes et de sang pour aujourd’hui, à part deux morts à Bagdad.

Nouvelle triviale : Washington : L’acteur Christopher Reeves, le Superman de l’écran, est mort à l’âge de 52 ans.